REINS : QUE FAISONS-NOUS ?

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Osman Arslan

Chacun des organes du corps humain a des attributions vitales. Les reins jouent un rôle capital dans le bien-être de l’homme.

L’une de leurs fonctions les plus importantes est la production d’urine. Ce travail est assuré par les néphrons, l’unité morphologique de nos reins. Un néphron est simplement constitué du glomérule, où l’urine est filtrée à partir du sang, et de minuscules tubes à travers desquels le liquide filtré passe et est finalement transformé en urine. Ces tubes sont; le tubule proximal, les boucles de henle, le tubule distal et les canaux collecteurs.

Les deux reins d’un adulte comptent approximativement un million de néphrons. Tout néphron est conçu pour produire de l’urine de manière autonome. Ils ne sont pas renouvelables par les reins. Leur nombre diminue donc progressivement du fait de lésions rénales, de maladies ou du vieillissement. Passé l’âge de 40 ans, le nombre de néphrons diminue généralement de 10 % tous les dix ans, de sorte qu’une personne de 80 ans a 40 % de néphrons en moins qu’il y a 40 ans. Cette diminution de capacité rénale ne constitue pas une menace pour la vie, car les néphrons restants, en s’adaptant, sont en mesure d’éliminer l’eau, les électrolytes et les déchets métaboliques en quantités nécessaires.

Les attributions des reins peuvent être décrites comme suit :

• Évacuer des résidus métaboliques de l’organisme, c’est-à-dire, la purification du sang : Les types de résidus les plus conséquents sont l’urée, la créatine et l’acide urique. Les reins constituent un moyen d’éliminer les médicaments et les hormones de l’organisme. De nombreux antibiotiques et hormones, ou leurs produits finaux métaboliques, sont évacués par les reins.
• Maintenir l’équilibre hydro-électrolytique de l’organisme : Les reins sont chargés d’équilibrer les quantités ou les concentrations d’eau et de substances conductrices d’électricité, telles que le sodium, le calcium, le chlore et le potassium dissous. En cas d’excès d’eau ou de sel, ceux-ci sont évacués sous forme d’urine. Dans l’hypothèse contraire où la quantité d’eau ou de sel a diminué, les reins les conservent dans l’organisme en empêchant leur évacuation par l’urine et maintiennent ainsi l’équilibre.
• Établir un équilibre acido-basique : Il est vital d’équilibrer le niveau d’acide ou de base du sang et des autres fluides corporels. Le pH du sang est régulé à 7,4. S’il est trop bas, il y est question d’un excès d’acide. Un fort excès d’acide (acidose) peut provoquer une mort subite. Si trop élevé, l’on parle alors d’alcalose, il entraîne de nombreux dysfonctionnements.
• Réguler l’osmolarité des fluides corporels : Les substances solides présentes dans le sang (Na, K, glucose, acides aminés, protéines, etc.) doivent avoir une certaine densité. Les substances solides ont une densité collective, plutôt qu’individuelle. Une mole de particules solides dans un litre d’eau (6,02 x 10²³) produit une pression osmotique de 1 osmole. Tous les fluides corporels (fluides intracellulaires et extracellulaires, ainsi que le sang) ont une osmolarité de 300 milliosmoles. L’évacuation des particules solides et de l’eau est réalisée par nos reins en fonction de cet équilibre délicat.
• Réguler la tension artérielle : Les reins jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de la tension artérielle en augmentant la quantité d’urine lorsque la tension artérielle augmente ou bien en réduisant cette quantité dans le cas contraire. La quantité d’urine serait normale lorsque la tension artérielle se situe à un niveau optimal. Si elle diminue de moitié, la quantité d’urine devient nulle. Si la tension artérielle double, la quantité d’urine est multipliée par huit.
• Sécréter des hormones : Les reins agissent comme une glande endocrine en sécrétant un certain nombre d’hormones. L’une des plus importantes de ces hormones est l’érythropoïétine, utilisée pour la production de cellules sanguines dans la moelle osseuse. Les reins jouent également un rôle important en ce qui concerne la production de vitamine D, considérée depuis peu comme une hormone plutôt que comme une vitamine. La rénine est également sécrétée par les reins lorsque la tension artérielle est faible.
• Produire de la glycogénèse : Cette mission est accomplie en premier lieu par le foie. Cependant, il est établi qu’elle est également exécutée par les reins. Il faut bien rappeler que la glyconéogenèse est la production de sucre (glucose) à partir du glycérol de substances non sucrées et de tous les acides aminés.

À quoi faudrait-il veiller pour préserver nos reins ?

• Les protéines : Ce sont probablement les nutriments les plus précieux. La viande, le lait et les œufs sont riches en protéines, mais les céréales comme le blé et les légumineuses en contiennent également. Les acides aminés obtenus à partir des protéines sont utilisés comme éléments constitutifs du corps. À cet égard, les protéines sont essentielles en termes de nutrition. En revanche, lorsqu’elles sont consommées en excès, les protéines sont transformées en d’autres substances (sucre et graisses) ou utilisées pour la production d’énergie. Parallèlement, le foie produit de l’ammoniaque puis de l’urée. L’urée produite est évacuée par les reins sous forme d’urine. L’excès d’urée est considéré comme un fardeau pour les reins. Il est donc nocif pour nos reins de consommer trop de protéines (en particulier de la viande rouge). Dans le cas où la probabilité d’une insuffisance rénale est avérée, l’apport en protéines doit être réduit.
• Le sel : Les reins peuvent facilement se débarrasser de l’eau, mais il faudrait un certain effort pour évacuer le sel. Ils souffrent particulièrement du manque d’eau. S’ils ne peuvent pas évacuer suffisamment de sel, la tension artérielle augmente. Par conséquent, un risque d’insuffisance cardiaque ou rénale est présent, ou bien l’hypertension artérielle, l’individu concerné doit réduire sa consommation de sel. Il est essentiel que les personnes en surpoids cessent de consommer du sel. Les aliments sans sel (tels que la viande hachée et les pommes de terre) réduisent l’appétit et empêchent une personne de trop manger. En outre, les repas sans sel réduisent en partie l’absorption des aliments dans les intestins. Un régime faible en sel est bénéfique non seulement pour le cœur et la tension artérielle, mais aussi pour les reins. Pourtant, les personnes dont les reins fonctionnent parfaitement, en particulier chez les enfants et adolescents, ne courent aucun risque lorsqu’elles consomment des aliments salés. Il est également admis que l’excès de sel contribue à la formation de calculs rénaux.
• L’eau : Elle est indispensable pour les reins. L’eau aide les reins à purifier le sang. Sans eau, il n’est pas possible de nettoyer le sang du sel, des autres résidus et des médicaments. Il faut donc veiller à boire suffisamment d’eau. Les quantités journalières nécessaires varient d’une personne à l’autre. Boire 4 à 8 verres, soit 1,5 à 2 litres d’eau, permet généralement de subvenir aux besoins quotidiens de l’organisme. Les boissons telles que le thé et le café ne peuvent pas être remplacées par de l’eau étant donné qu’elles augmentent les rejets d’eau. La quantité minimale d’eau nécessaire pour nettoyer le corps d’un adulte dans un environnement désertique est d’un demi-litre. Bien que rare, l’eau peut également constituer un fardeau ou un problème pour les reins si une personne en boit trop. Des substances solides telles que le sodium, le potassium et le calcium peuvent être perdues en excès à la suite d’une surconsommation d’eau, à l’instar de la terre qui est emportée par une inondation.
• Les aliments et boissons acides : L’une des fonctions les plus importantes des reins est d’éliminer les acides produits par les activités métaboliques de l’organisme et d’équilibrer le pH du sang. Il est plus difficile de décharger les acides que les bases. Les aliments et les boissons acides doivent donc être consommés avec modération. Les cornichons, les aliments acides, les sodas et autres boissons gazeuses ne doivent pas être consommés en excès. Il faut aussi rappeler que les aliments et les boissons acides peuvent provoquer des calculs rénaux.
• Le tabagisme : L’un des principaux effets néfastes de la nicotine contenue dans la fumée de cigarette est qu’elle provoque la contraction des vaisseaux sanguins. Le tabagisme est la principale cause de la rigidité des vaisseaux. La nicotine provoque une contraction des vaisseaux rénaux, d’où une diminution de la circulation sanguine dans les reins. Lorsque la circulation sanguine dans les reins diminue, le sang n’est plus filtré et la pression artérielle augmente.
• L’alcool : Les boissons alcoolisées augmentent le taux d’acide dans le sang et provoquent une acidose qui détériore tous les organes et en particulier le foie. L’alcool a le même effet que le tabac sur les vaisseaux rénaux et provoque leur contraction. Non seulement l’excès d’acide endommage les reins, mais il favorise également la formation de calculs rénaux.
• Les médicaments et drogues : Les reins sont les organes les plus susceptibles d’être affectés par les médicaments.  L’utilisation d’antibiotiques à fortes doses peut entraîner des lésions rénales et une insuffisance rénale aiguë. L’utilisation d’antibiotiques sans avoir consulté un médecin est une maladresse courante en public. L’utilisation des antidouleurs pour chaque douleur provoque également des dommages chroniques dans nos reins. Il est tout à fait normal qu’une personne ait certaines douleurs dans la vie de tous les jours. Dans un tel cas, il faudrait consulter un professionnel de santé pour identifier la cause de la douleur et s’abstenir d’utiliser des analgésiques, sauf en cas d’absolue nécessité.
• Les vitamines : Une carence en vitamine B6 est connue pour provoquer des calculs rénaux. Les vitamines font heureusement partie des innombrables bienfaits accordés à l’humanité. Quant à la vitamine B6, elle est présente en abondance dans le tournesol, les pistaches, les pois chiches, le poisson et les légumes riches en amidon.