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LUMIÈRE ET TÉNÈBRES : UN CYCLE CONTINU

par CM Editor

Demain est un nouveau jour ; qui peut prévoir ce qu’il apportera !

Fethullah Gulen

Dans cet article

– Le conflit entre oppression et justice ne montre aucun signe d’apaisement, tandis que le tumulte a perpétuellement contrasté avec l’ordre.

– Depuis des temps immémoriaux, dans presque toutes les régions du monde, des nations fragiles, sans défense et marginalisées ont été dominées essentiellement par la force brute, sans la moindre trace de responsabilité.

– À l’instant présent, il semble que les cœurs emplis de foi dirigent à nouveau leur regard vers les sphères célestes. La divine présence se révèle sous toutes les formes, et l’essence des royaumes supérieurs imprègne nos âmes jusqu’à leur tréfonds.

La lumière traque inlassablement l’obscurité ; elles demeurent inséparablement liées. Le cycle immuable des jours succédant aux nuits symbolise cet équilibre perpétuel. Depuis l’aube de l’existence, la coexistence de la beauté et de la laideur s’inscrit comme une vérité immuable. Dès l’origine de l’humanité, Satan n’a cessé de la tourmenter, à l’image de notre âme qui se heurte sans cesse à nos instincts les plus primaires. La lutte entre l’oppression et la justice persiste sans relâche, le chaos se dressant éternellement face à l’ordre. L’errance et la rectitude se sont succédé, évoluant en un tissu complexe d’interdépendance. Les sentiers sinueux menant aux flammes infernales et les vastes avenues vers le Paradis se déploient en parallèle, évoquant l’aurore surgissant invariablement de l’obscurité.

Aujourd’hui, la donne n’est guère différente : par moments, nous nous retrouvons enserrés dans les ténèbres, avec l’irrépressible désir de hurler de toute notre force :

« L’obscurité est partout… / Ô Seigneur, est-ce là le soir ou bien la tombe ? » (A. Hamit).

En d’autres instants, nous sommes témoins d’une clarté infusant chaque recoin, avec des flots de lumière affluant de toutes parts. Dans les tréfonds de la nuit gisent d’innombrables scintillements et aurores, se succédant sans fin, tandis que les ténèbres se voient enchevêtrées dans le réseau lumineux. Cela constitue un état d’être où tout ce que l’on perçoit et croise semble s’apparenter à une déambulation dans les allées du Paradis. Chaque être serre dans ses mains un bouquet de roses arrachées au plus sublime des Jardins, errant sous le voile de la Confiance Divine.

Puis survient un instant où l’on se trouve submergé par la laideur qui englobe notre horizon, souvent tributaire d’événements extérieurs. Cependant, après ces épisodes désagréables, de sublimes beautés émergent, provoquant une exaltation et faisant naître un esprit intense de reconnaissance. On se met à proclamer inlassablement : « Le moment est venu, c’est maintenant l’heure », cherchant à embrasser chaque jour, heure, minute et seconde disponible, défiant ainsi Satan. Toutefois, il existe presque autant de moments défavorables où notre âme s’incline devant notre condition physique, et notre raison se soumet à notre ego.

Nombreux sont les échos de la tyrannie, les rugissements terrifiants des despotes, les hurlements effrontés de la force brutale, dans un monde où les âmes sont sans cesse érodées par le péché et la transgression, où les mensonges deviennent la norme, la trahison est trivialisée, et la duplicité est saluée comme de la finesse… Néanmoins, au cœur de ce maelström de mécréance et de vices, aussi vastes que les révoltes ayant conduit à la chute des anciennes civilisations, on observe l’éveil de nombreuses âmes se réorientant vers les valeurs humaines fondamentales. Ainsi, dans le secret des ténèbres, des murmures se font entendre, un frémissement parcourt le repaire des chauves-souris, tandis que les rossignols entament leur chant, sereins, même parmi les nids de pies. Certes, le nombre de ceux précipités dans les gouffres infernaux est innombrable, mais tout aussi considérable est le cortège de ceux qui, résolument, se dirigent vers les portails du Paradis.

Il est incontestable que certaines forces continuent à précipiter le monde entier dans les tourments d’un chaos inédit, même à notre époque. Elles osent prétendre que « tous sont aveugles et le monde entier dépourvu de sens » (Z. Paşa). L’incapacité de trouver quelqu’un capable de mettre un terme à cette offensive représente une souffrance inégalée pour les opprimés et l’ensemble des masses en détresse. Il apparaît clairement que les plaintes amères de nombreuses nations, et particulièrement de certaines communautés marginalisées, ne trouvent pas d’écho. Combien est déplorable pour nous tous l’absence d’une voix qui s’érige pour dire : « Cela suffit ! »

Il est désormais unanimement reconnu que les droits et libertés fondamentaux, tels que le droit à la vie et la liberté d’expression, se sont mués en privilèges octroyés exclusivement aux élites. Les législations sont élaborées pour défendre les intérêts de ces puissants, pendant que des sanctions sont appliquées pour museler les plus démunis. Les tyrans foisonnent, rivalisant chacun en cruauté. Oser s’opposer entraîne inéluctablement à l’oppression. À l’opposé, revendiquer la « vérité » ou la « démocratie » conduit promptement à être étouffé au nom de la « civilisation » et de la « modernité », des pratiques malheureusement trop familières.

Depuis des temps immémoriaux, dans presque toutes les régions du monde, des nations fragiles, sans défense et marginalisées ont été dominées essentiellement par la force brute, sans la moindre trace de responsabilité. À travers la vaste étendue du monde musulman, de bout en bout, une vague d’oppression et d’injustice sans précédent s’est abattue. Des peuples accablés, des nations désolées, dénuées de tout respect pour la vérité et d’empathie pour l’humain ; un tableau marqué par le sang, le pus et une brutalité à glacer le sang.

Ces événements se sont perpétués inlassablement et continuent à ce jour, mais il existe une autre perspective : Principalement, dans notre ère actuelle, l’oppression se trouve à l’aube d’appeler à la « protection et l’intervention » divines (ghayrah). « Despotisme, oppression, tyrannie, ignominie / Hypocrisie, une multitude de fléaux abjects, une variété de souffrances » (M. Akif [Ersoy]) ont commencé à éveiller des sociétés qui étaient restées en sommeil pendant les derniers siècles. Désormais, émergent une myriade de guides éclairés, accompagnés d’une multitude d’individus capables de discerner et de comprendre la vérité dans cette clarté révélatrice.

Face à notre obsession incessante des cauchemars passés, nous hébergeons maintenant des pensées lumineuses et distinctes, entrelacées avec les rêves d’un futur éclatant. Bien que retardée, nous pouvons enfin revendiquer « notre lendemain ». Nous concevons de manière unique et suivons nos propres sentiers singuliers. La multitude en quête de l’agrément et de la satisfaction divine suffira pour tous, alors que le nombre de ceux fermement ancrés dans la vérité est sans limite. Dans le cadre de la lumière croissante qui recouvre la terre jour après jour, l’obscurité se réduit sans cesse. Le monde tourne inlassablement, et des transformations nombreuses se déroulent à une vitesse vertigineuse. Aussi longtemps que les événements se poursuivront de cette façon, il est incontestable qu’une existence céleste viendra frapper à notre porte, sinon aujourd’hui, alors dans un futur très proche.

Qui pourrait dire, au moment précis où cela se produira, tel « une unique goutte du Ramadan » tombant sur nous depuis le trône de la miséricorde, qu’une grâce et une compassion universelles pourraient alors nous inonder et déborder autour de nous. Les terres des opprimés, devenues déserts arides au gré des siècles, se transformeront alors en contrées de rêves, attirant à elles tous les êtres, tels des papillons vers la lumière.

Au fil du temps, un changement tangible s’opère dans notre destinée ; nous nous rapprochons de nos valeurs fondamentales, cherchant à les saisir avec une plus grande profondeur et à les chérir avec une sincérité renouvelée à mesure que notre compréhension s’approfondit. Nous sommes emplis d’admiration pour la foi et ses innombrables bienfaits ; nous la voyons également comme une manifestation de la compassion et de la loyauté des sphères célestes. Avec fierté, nous évoquons les époques glorieuses durant lesquelles nous l’avons préservée, nous célébrons ceux qui témoignent d’une loyauté et d’un dévouement envers elle, et nous adressons nos meilleurs vœux pour un voyage sécurisé à ceux qui s’avancent résolument vers un avenir lumineux, empli d’espérance.

Au gré d’un voyage perpétuel, les méditations sur notre chemin imprègnent profondément nos âmes, se révélant à nous telles des éclats lumineux. Notre quête ultime est de gagner l’agrément et la bienveillance divine ; ni l’effort ni l’épuisement de notre périple ne peuvent ébranler notre détermination. En témoignant de l’élan de vie retrouvé chez ceux qui, à l’évocation du Nom Sublime, se trouvent régénérés, nous ressentons, à notre tour, une renaissance spirituelle. Des flots de dilatation et de réconfort déferlent en nos cœurs, successivement, portant notre essence à s’étendre, comme pour embrasser la lune, le soleil et l’infinité de l’univers. Chaque rencontre en chemin nous souffle que notre destinée est l’éternité.

À l’instant présent, il semble que les cœurs emplis de foi dirigent à nouveau leur regard vers les sphères célestes. La divine présence se révèle sous toutes les formes, et l’essence des royaumes supérieurs imprègne nos âmes jusqu’à leur tréfonds. Nous ressentons l’unité de toute création, en harmonie avec Lui, et par moments, la chaleur des mondes lointains enveloppe notre être tout entier. Chaque objet et être nous adresse son message à travers un verset unique, une mélodie singulière de l’existence, miroir de son plan d’existence propre et de sa place particulière. Tout et tous nous dévoilent un charme distinct. Les horizons s’illuminent, notre regard se fait plus pénétrant, notre compréhension de la création, plus lucide. Comme si les lumières du domaine spirituel scintillaient de part et d’autre, et qu’un avenir radieux commençait déjà à tisser son rythme, son dessein, au sein du tissu de l’être. Le monde, qui n’était jusqu’à hier qu’une nécropole, s’éveille et bourgeonne de vie, comme si un festival de « résurrection » se déployait autour de nous. Une sensibilité accrue au céleste embellit le visage de l’humanité. Rien n’est plus perçu comme une énigme insurmontable ; au contraire, nous voyons toute la création comme une fresque vibrante et pleine de sens, la célébrant comme une ode, et vivant chaque objet et phénomène sous une lumière renouvelée.

Sous le rayonnement de la foi, tout ce que nous percevons et observons se révèle aussi éclatant qu’une scène paradisiaque, baignée dans les nuances de l’éternité. Le temps, l’espace, la création et les événements nous apparaissent plus flexibles et plus précieux qu’autrefois. Nos cœurs semblent évoquer la promesse de jours plus lumineux à l’horizon. De multiples façons, un grand nombre d’individus semblent entrevoir un avenir lumineux, animés par une prémonition, jubilant intérieurement comme s’ils avaient reçu la clé pour métamorphoser leur infortune en abondance. La joie de découvrir quelque chose de nouveau à chaque pas, associée à la conviction de trouver enfin leur place et leur dessein au sein de l’harmonie universelle grâce à ce chemin, transparaît dans leur allure et leur expression.

De surcroît, animés par cette croyance et cet espoir, ils aspirent pleinement à traverser la tombe, le Jour du Jugement et le Pont de Sirat afin d’atteindre le Paradis. Convaincus au plus profond de leur être que Dieu ne les délaissera point, ils nourrissent la certitude que, par Sa grâce et Son bienfait, ils franchiront les obstacles terrestres et célestes. Ils sont les témoins de la rotation incessante du monde, de l’alternance entre lumière et obscurité, du jour succédant à la nuit, du printemps éclosant dans l’étreinte de l’hiver, de l’aisance surgissant après les épreuves, et de la promesse qu’après les larmes d’hier, le sourire renaîtra demain. Demain est un autre jour ; qui saurait dire ce qu’il nous réserve !

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