Ismael Ituarte
Le matin avait retenu la lumière du soleil et n’avait laissé qu’une teinte grise ouvrir ses portes lorsque l’homme se tourna vers sa femme, ses boucles parfumées au Cantu ondulant devant son visage. La lumière du soleil mettait en valeur son profil déjà parfait, même si le gris est de nature à assombrir les autres, mais pas lui. Les bruits du petit-déjeuner venant de la cuisine créent une ambiance qui agit comme des lentilles sur sa beauté, tandis que ses yeux préservent son innocence. Apprécier la lumière du soleil est quelque chose de naturel pour ceux qui en sont privés, mais les alternatives sont la seule option qui ne soit pas disponible. Aussi, trouve-t-il la lumière du soleil capturée dans sa beauté tandis que ses yeux prennent la photo.
« Tu veux des œufs ? », demande-t-elle doucement.
« Avec du sirop, s’il-te-plaît », répond-il, tandis que les mots lui collent à la bouche.
Sa réponse résonne dans toute la maison, son rire rebondit sur les murs. Ses yeux se ferment quand elle rit et il se demande ce qu’elle voit. Au centre de cette photo imaginaire, elle voit son amour pour lui. Dans le même temps, tout un dictionnaire a été épuisé pour décrire ce qu’elle ressent par rapport à ce qu’elle voit.
La journée s’écoule dans un tourbillon d’émotions sincères. Une vieille chanson berce la maison tandis qu’elle fait deux pas en arrière, tandis qu’il fait deux pas en avant.
Elle demande : « Où la journée est-elle allée ? »
« Avec toi dans mes bras », répond-il.
« Ha-ha-ha », dit-elle, sarcastique.
Son rire devient de plus en plus doux tandis qu’il sent sa chaleur à elle s’échapper de son corps. Ses yeux brillent, rouges ; non pas signe de douleur mais signal d’alerte. « Batterie faible ! Rechargez maintenant ! » Mais il n’est pas possible de recharger, du moins pas au sens électrique du terme. Avec cela, il s’accroche fermement à la mémoire qu’il a d’elle, plus fermement que les bras de la mort elle-même. Il porte son âme dans son cœur tandis qu’il se dirige vers la cave. Ses cheveux bruns descendent maintenant en boucles, enracinés dans les incertitudes des autres.
La porte grince en s’ouvrant, libérant une rafale de mépris pour la mort et un sentiment de résurrection. Des tubes à taille humaine jonchent le mur. Le même visage le fixe au moins une douzaine de fois, lui permettant d’éprouver douze fois un sentiment de soulagement. Une transaction est conclue par son cœur et son esprit, et l’un des tubes s’ouvre. Il se sent exalté mais l’air continue de refroidir autour de lui ; une aura sort, que suit une main qui se tend vers lui.
Le matin retient la lumière du soleil, ne laissant que le gris pour ouvrir sa porte, quand l’homme se détourne de sa femme face à lui, ses cheveux parfumés à la fraise ondulant devant son visage.