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CEUX QUI TRÉBUCHENT SUR LE CHEMIN ET CEUX QUI MARCHENT AVEC CONSTANCE

par CM Editor
CEUX QUI TRÉBUCHENT SUR LE CHEMIN ET CEUX QUI MARCHENT AVEC CONSTANCE

Comment les croyants peuvent-ils rester fermes dans leur foi, surtout face à la persécution ?

Dans cet article

  • Souvent, les gens ne parviennent pas à reconnaitre leurs défauts intérieurs, ne voyant leurs insuffisances qu’à travers un sérieux examen de conscience. Le devoir des croyants sincères est de rester fermes sur la voie droite, en endurant l’oppression et l’injustice avec patience.

L’illumination par la lumière divine est essentielle au monde intérieur d’une personne. Sans la guidance du Tout-Puissant, on est condamné aux ténèbres, lesquelles finissent par recouvrir tout l’horizon. Même si leur chemin est bordé de projecteurs, ils trébucheront, façonnés par les pensées, paroles et actions obscures qui sont en eux. Leur cœur s’assombrit, leur âme s’égare, et ils ne reconnaissent plus l’obscurité qui les entoure qu’ils finissent par confondre avec la lumière.

Dans Sa miséricorde, Dieu a envoyé des Prophètes et des Écritures pour guider l’humanité des ténèbres vers la lumière. Beaucoup ont embrassé cette lumière, mais certains s’en sont progressivement éloignés, se condamnant à nouveau aux ténèbres. Depuis l’époque d’Adam, même parmi ceux qui suivaient les Prophètes, certains ont faibli et sont revenus en arrière, perdant de vue la lumière divine. Enchevêtrés dans les désirs mondains, les plaisirs corporels, la richesse et la propriété, ils ont ruiné à la fois leur vie terrestre et leur vie dans l’au-delà.

Dans les années qui suivirent l’Âge de Bonheur, certains de ceux qui avaient jadis été proches du Prophète Muhammad (paix et bénédictions sur lui) abandonnèrent tragiquement leur foi. Ces individus n’étaient pas des hypocrites ; ils avaient une foi véritable. Pourtant, en chemin, leur vision s’est troublée, et ils ont dévié sur des sentiers latéraux, restés en arrière. Ils se sont égarés, aveugles aux ténèbres intérieures qui les envahissaient, inconscients des détours qu’ils empruntaient.

Souvent, les gens ne reconnaissent pas leurs propres défauts intérieurs, ne les voyant qu’à travers une profonde introspection. C’est pourquoi il est crucial de rechercher, avec constance, la stabilité et le refuge auprès de Dieu afin d’éviter de trébucher en chemin. Le Messager de Dieu priait fréquemment :

« Ô Allah, Toi qui fais tourner les cœurs ! Affermis mon cœur sur Ta religion » [1].

Bien qu’il fût le plus proche de Dieu, il nous enseigna cette prière comme un rappel pour sa communauté. La prière du Prophète transmet ce message : « Si même moi je fais cette demande, alors vous aussi devez vivre avec le plus grand soin pour rester fermes. »

Le cycle perpétuel des récurrences historiques

Ceux qui avancent en s’appuyant sur la force de Dieu n’ont jamais trébuché ni faibli, même dans les conditions les plus rudes. Ni l’attrait de la beauté mondaine ni l’oppression des tyrans ne les ont détournés de leur chemin. Au contraire, à mesure que les épreuves s’accumulaient, leur résolution se renforçait, leur sincérité s’approfondissait, et ils s’attachaient fermement aux principes essentiels qu’il ne faut jamais oublier. Ceux qui sont restés constants jusqu’à la fin ont triomphé, tandis que ceux dont l’immunité spirituelle était insuffisante ont fini par succomber, allant jusqu’à se prosterner devant les tyrans et perdant leur chemin. Peut-être ont-ils trouvé un soulagement temporaire en ce monde, mais ils feront face aux reproches de Dieu dans l’Au-delà :

« Quel mal as-tu trouvé à marcher sur Mon chemin pour te courber ainsi devant les oppresseurs ? »

En vérité, dans le cycle permanent de l’histoire, ce qui s’est produit hier continue de se reproduire aujourd’hui. Les lois immuables de Dieu s’appliquent à toutes les sociétés, et la lutte entre le bien et le mal – entre Faust et Méphisto – existe depuis l’époque du Prophète Adam. Ceux qui ont une foi ferme en Dieu continuent de marcher sur le chemin, restant constants malgré l’oppression, la persécution ou la privation. En revanche, ceux dont la foi est faible deviennent victimes du pouvoir, du rang, de l’autorité et des plaisirs mondains, justifiant souvent leurs ambitions en manipulant les valeurs mêmes auxquelles ils croyaient autrefois. Mus par des motifs machiavéliques, ils deviennent prêts à opprimer autrui, allant jusqu’à utiliser la religion pour justifier leurs actions. Fidèles aux idoles qu’ils ont transformées en autels, ils infligent des souffrances inimaginables aux autres.

Ce phénomène s’est répété tout au long de l’histoire, mais il est peut-être encore plus dangereux aujourd’hui. L’égoïsme est devenu omniprésent, et l’amour du monde enivre les gens, les amenant à donner la priorité à la vie terrestre sur l’Au-delà. Beaucoup peuvent paraître pieux extérieurement – fréquentant les mosquées, priant et jeûnant – mais en réalité, ils ne croient pas à la vie après la mort ni n’ont de sens de la responsabilité. Leur seule préoccupation est de perpétuer leur faste, leur splendeur et leur domination. Ces personnes mentent sans hésiter, trompent avec facilité et oppriment ceux qu’elles perçoivent comme des obstacles à leur pouvoir, les séduisant par des promesses mondaines ou les soumettant par la cruauté.

Sur ce chemin démoniaque, ils écraseraient même un ange si celui-ci menaçait leur confort. Pour protéger leur courte vie terrestre, ils assombrissent la vie des innocents, saisissant parfois leurs biens ou les privant de liberté. Hélas, ceux qui manquent d’immunité spirituelle forte peuvent aussi se laisser influencer, changer de direction et se perdre dans de telles tribulations.

Vainqueurs et vaincus

Le devoir des croyants sincères est de rester fermes sur la voie droite, en endurant oppression et injustice avec patience. Aujourd’hui, nous en voyons d’innombrables exemples. Beaucoup de fidèles ont montré courageusement leur loyauté et leur endurance, tenant fermement à leurs valeurs sans fléchir sous la pression. Ils ne se sont pas soumis aux oppresseurs ; au contraire, ils ont accueilli leurs condamnations avec des sourires et sont allés vers les prisons avec joie. Par leurs actes d’adoration et leurs rappels de Dieu, ils ont transformé les prisons en sanctuaires, en écoles de retraite spirituelle et en lieux de culte. Même dans ces lieux où tout semblait perdu, ils ont œuvré et obtenu d’immenses gains spirituels. En vérité, les opprimés et les lésés n’ont-ils pas toujours été les véritables vainqueurs, tandis que les oppresseurs et tyrans furent les vrais perdants, assombrissant leur propre monde intérieur par la paranoïa et l’illusion ?

Mais il y a aussi ceux qui ont maudit le chemin qu’ils avaient jadis suivi et ont fini par soutenir l’oppression, signant de fausses confessions diffamant des innocents. Ce faisant, ils ont présenté les bonnes actions qu’ils avaient autrefois accomplies pour leur foi, leur pays et l’humanité comme s’il s’agissait de crime ou de trahison. Quelles que soient leurs intentions, ces individus calomnient les innocents, commettant ainsi l’un des péchés les plus graves. Ceux qui ne perçoivent aucun mal à cet acte s’exposent à un danger encore plus grand. En tentant de sauver leur vie mondaine, ils risquent d’assombrir leur vie future.

Certains croyants pensent à tort que paraître favorables à un oppresseur ou maintenir des liens avec lui leur garantira la sécurité. Pourtant, les tyrans, naturellement paranoïaques et craintifs, ne peuvent faire confiance à ceux qui trahissent leurs propres amis, les considérant comme de potentielles menaces. Ces gens, une fois utilisés, sont souvent rejetés. Chercher à apaiser ceux qui adorent ce monde et exploitent les valeurs religieuses à des fins d’intérêt est une grave infortune et un péché. A-t-on déjà vu, dans toute l’histoire, de véritables serviteurs de Dieu qui, après avoir enduré oppression et épreuves pour leur foi, aient jamais présenté des excuses aux tyrans ?

Nous ne devons jamais oublier que soutenir la cruauté d’un oppresseur est en soi une forme d’oppression. Aider ceux qui commettent l’injustice en leur fournissant moyens ou opportunités est une forme de tyrannie, tandis que rendre la vie difficile à un oppresseur et lui refuser toute opportunité est un acte d’adoration.

Rester ferme sur le chemin

Ceux qui triomphent dans ce monde et dans l’Au-delà sont ceux qui restent inébranlables, se tenant fermes même face aux difficultés. Endurer oppression et souffrance pour sa foi mène en fin de compte au succès. Le Coran exprime cela magnifiquement :

« Seigneur, ne laisse pas nos cœurs dévier après nous avoir guidés » [3].

Cette sagesse nous rappelle de rechercher constamment la guidance de Dieu sur le droit chemin. Lorsqu’une personne comprend vraiment cela, elle apprend à résister à toute épreuve, refusant de modifier sa trajectoire à cause de l’oppression des tyrans.

Cette vérité se reflète dans les récits des Prophètes. Ils ont enduré d’incessantes attaques et des tortures avec une résolution inébranlable. La vie du Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) et de ses compagnons nous montre les immenses épreuves qu’ils ont affrontées pour Dieu. Les idolâtres les torturaient, les allongeaient sur les sables brûlants, les accablaient de lourdes pierres, les emprisonnaient et les boycottaient, mais aucune de ces épreuves ne les fit abandonner leur chemin. À la fin, les oppresseurs ont perdu, et les croyants ont émergé victorieux.

La patience est la clé du salut. Ceux qui endurent avec patience finissent par atteindre la victoire. Tout comme les premiers croyants supportèrent l’épreuve du blocus dans la vallée d’Abou Talib (Shi’b Abi Talib) [4], nous aussi devons puiser notre inspiration dans des figures comme Bilal et Ammar qui, malgré les lourdes pierres et les sables brûlants, restèrent constants. Les Gens du Fossé (Ashab al-Ukhdud) [5] illustrent également une foi inébranlable, restant fidèles même lorsque les tyrans les jetèrent dans des fosses en feu pour leur croyance en Dieu. Hésiter n’apporte aucun bénéfice et ne conduit qu’à la perte.

Notes

  1. Tirmidhi, Qadar 7 ; Ibn Majah, Dua 2.
  2. Méphisto (ou Méphistophélès) : le chef des démons dans les textes médiévaux, repris dans la littérature et l’opéra, auquel Faust (Faustus) vend son âme ou sacrifie ses valeurs spirituelles en échange de pouvoir, de connaissance ou de gains matériels.
  3. Sourate Al-Imran, 3:8.
  4. Le Shi’b Abi Talib est une vallée située entre le mont Abou Qubays et le mont Khandama à La Mecque. Lorsque les polythéistes de La Mecque proclamèrent un boycott économique et social contre le Prophète Muhammad (paix sur lui), Banu Hashim et les musulmans vécurent dans le Shi’b Abi Talib durant trois ans sous blocus.
  5. Les Aṣḥābu l-ʿukhdūd (les Gens du Fossé) sont mentionnés dans la sourate Al-Burûj du Coran. L’histoire relate le sort tragique de croyants brûlés dans des fossés par le roi Dhu Nuwas de Himyar pour leur foi inébranlable en Allah, il y a plus de 2 000 ans, sur le site archéologique d’Al-Ukhdud à Najran, au sud de l’Arabie saoudite actuelle.

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